10 Janvier 2017
Le début de l'année 2017 a, d'un point de vue cinématographique, de quoi faire grimper l'excito-tensiomètre vers des hauteurs records. Ben oui, voyez un peu ce qui nous attend dans les prochaines semaines : Live by Night de et avec Ben Affleck , La La Land de Damian Chazelle (Whiplash), Silence de Martin Scorsese, Jackie de Pablo Larrain, Trainspotting 2 de Danny Boyle...
Mais avant ça, un coup d'oeil sur les claques de 2016 !
10 - ex-aequo
ROGUE ONE : A STAR WARS STORY de Gareth EDWARDS
CREED de Ryan COOGLER
On craignait les projets opportunistes, bancals et indignes de leurs glorieux aînés... On s'est finalement retrouvé face à deux excellents divertissements, écrits et mis en scène avec passion.
En s'affranchissant du lourd héritage de George Lucas (ce que n'avait pas réussi à faire J.J. Abrams avec son Réveil de la Force faiblard), Gareth Edwards redonne ses lettres de noblesse à l'une des plus grandes sagas de l'Histoire et offre aux spectateurs médusés un bon gros morceau de péloche guerrier et virtuose.
Critique à lire ici.
La claque était également au rendez-vous pour tous ceux qui ont assisté à la naissance d'Adonis Creed : respectueux du matériau original de Sylvester Stallone tout en évitant la copie stérile, Ryan Coogler revisite brillamment le premier Rocky et livre un divertissement émouvant et intense.
Critique à lire ici.
09
CONJURING 2 : LE CAS ENFIELD de James WAN
On pensait l'avoir perdu avec le septième opus de la franchise Fast & Furious... Que nenni, James Wan est de retour avec ce qu'il sait faire de mieux : nous foutre la trouille ! Toujours tiré des "véritables dossiers des époux Warren", ce second opus de la saga Conjuring opte pour le bigger and louder avec un plaisir jouissif et communicatif. Orfèvre incroyable du suspense et de la terreur, Wan s'amuse avec les codes du film d'horreur comme un gamin dans un magasin de jouets et livre une série B super bien troussée, à la mise en scène remarquable d'inventivité (la séquence du dialogue en plan fixe est énorme) et d'efficacité !
08
ALLIÉS de Robert ZEMECKIS
Tout en rendant un hommage superbe aux grands classiques hollywoodiens des années 40 et 50 par le biais d'un film d'espionnage palpitant, Robert Zemeckis nous conte avant tout une bouleversante et déchirante histoire d'amour. Que ceux qui ne voient dans le papa de la trilogie Retour vers le futur et de Beowulf qu'un technicien plus préoccupé par la technique que par l'humain devraient toute affaire cessante se précipiter pour voir Alliés, une oeuvre d'une richesse narrative et esthétique incroyable.
Critique à lire ici.
07
SULLY de Clint EASTWOOD
Qualifiés par certains critiques de "Clint Eastwood mineur", Sully n'est certes pas le meilleur film de son auteur et n'arrive pas à la cheville de ses récents chefs-d'oeuvre que sont Gran Torino, Mystic River ou encore Lettres d'Iwo Jima. Pour autant, quelle petite merveille d'émotion ! Questionnant comme à son habitude la figure du héros et son rapport à la société, le metteur en scène de Million Dollar Baby orchestre un drame humain et poignant à la beauté narrative saisissante où le toujours parfait Tom Hanks se pose comme la figure rassurante d'une Amérique troublée.
06
COMANCHERIA de David MACKENZIE
Porté par de superbes musiques signées Nick Cave et Warren Ellis, par une interprétation monumentale (Chris Pine, Ben Foster, Jeff Bridges et Gil Birmingham sont impressionnants) et par une mise en scène modeste et efficace, Comancheria touche littéralement au coeur : celui du spectateur mais, aussi et surtout, de l'Amérique. Polar westernien à l'atmosphère lourde mais non dénuée d'humour, Comancheria interroge les États-Unis par le prisme de la crise et redéfinit magistralement les frontières du genre.
05
THE NICE GUYS de Shane BLACK
Dialogues hilarants, intrigue tarabiscotée, violence décomplexée, acteurs en état de grâce (Ryan Gosling y est impérial de drôlerie) et hommage sincère à un genre que j'adore par dessus tout, le polar : pas de doute, The Nice Guys est un grand cru. Pour sa troisième réalisation, l'immense Shane Black (L'Arme Fatale, Le Dernier Samaritain, Kiss Kiss, Bang Bang) replonge avec bonheur dans ce qu'il sait faire de mieux (associer deux personnages que tout oppose et les balancer au milieu d'une histoire policière jouissive) et livre ce qui s'avère être le film le plus cool de l'année, tout simplement.
04
TU NE TUERAS POINT de Mel GIBSON
Après 10 ans d'une trop longue absence, Mel Gibson repasse derrière la caméra et orchestre avec une maestria prodigieuse un ballet de sang et de fureur, un film de guerre totalement fou, aussi traumatisant qu'émouvant. Marqué par les obsessions d'un réalisateur en pleine possession de ses moyens, à savoir le questionnement de la foi et de la posture du guerrier comme héros, Tu ne tueras point est une des expériences cinématographiques les plus importantes de 2016.
Critique à lire ici.
03
LES HUIT SALOPARDS de Quentin TARANTINO
Pour son huitième film, Quentin Tarantino frappe très très fort et continue de s'affirmer avec fougue comme l'un des plus formidables conteurs du cinéma contemporain : The Hateful Eight est un prodigieux western épiquo-intimiste, théâtral, dérangeant (l'opposition entre justice et loi trouve une réponse sacrément amère) et formellement brillant. Jouissif de bout en bout, rien de moins.
Critique à lire ici.
02
THE STRANGERS de Na HONG-JIN
Avec son scénario de dingue qui joue les ruptures de ton avec jubilation, son atmosphère incroyable, sa mise en scène impeccable et quelques séquences qui comptent parmi les plus traumatisantes vues sur un grand écran cette année (l'exorcisme et le final, tétanisants !), The Strangers m'a mis littéralement K.O....
Après les bombes The Chaser et The Murderer, Na Hong-Jin trousse un thriller d'une intensité folle qui gère aussi bien ses moments d'horreur que ses instants d'émotion : une claque !!
01
MIDNIGHT SPECIAL de Jeff NICHOLS
S'il convoque avec un talent fou et une sensibilité absolue tout un pan du cinéma de SF des 70's et des 80's (le Rencontres du Troisième Type de Steven Spielberg et le Starman de John Carpenter notamment) dans Midnight Special, Jeff Nichols livre surtout une puissante et bouleversante réflexion sur la paternité. Emmené par un Michael Shannon renversant, le dernier opus de ce cinéaste est un drame d'une prodigieuse beauté, nouveau joyau d'une filmographie impressionnante de maîtrise (Take Shelter, Mud). Loving, attendu pour le mois prochain, atteindra-t-il les marches du podium à 2017 ?..
Rendez-vous dans un an !
Crédits photos : Warner Bros. Pictures, Walt Disney, Wild Bunch, Paramount Pictures, Miramax, Metropolitan Filmexport.