25 Mars 2020
HUNTERS - SAISON 1
créé par David Weil
Peut-on flinguer du nazi sur de la musique pop, alterner avec une séquence traumatisante se déroulant dans un camp de la mort puis revenir comme si de rien n'était sur une scène à l'aspect "Grindhouse" avec ralenti, altération de l'image, pose iconique et/ou une reprise des Bee-Gees ?.. Dit comme ça, on serait fortement tenté de répondre "Euh... ouais... je sais pas... pourquoi pas... Mais faut faire gaffe à..."
Les mots qui fâchent sont lâchés : faut faire gaffe. Et là, avec Hunters, David Weil et son producteur, l'omniprésent Jordan Peele (Get Out, Us, le reboot de The Twilight Zone, le futur reboot de Candyman...) ont quelque peu failli à la tâche et nous livrent un divertissement malheureusement plus souvent embarrassant qu'excitant.
Pourtant, à l'annonce du projet, le pitch vendait du rêve : Al Pacino qui monte un commando dans le New York des 70's pour traquer des nazis et les empêcher de mettre en place le IVème Reich ? Banco, dites-nous la date et on sera là ! À l'arrivée (dans un souci de transparence, j'avoue ne pas avoir encore tout vu...), la série oscille sans cesse entre bon et mauvais goût, entre divertissement efficace et plutôt bien mené et gros moments de gêne dès lors que les scénaristes ne savent pas gérer l'aspect pulp de leur récit qu'ils veulent absolument traiter sur le même niveau que l'approche grave qu'ils revendiquent aussi.
Bref, dans ce numéro d'équilibriste qui tente de mêler le fun et le tragique dans un même élan ambitieux, il manque une rigueur d'écriture qui ferait tenir l'ensemble et éviterait les nombreux moments de malaise. Tout n'est pas à jeter (reconstitutions soignées, acteurs investis et un côté série B qui est assumé avec gourmandise) mais on est loin de la claque attendue !
La saison 1 de Hunters est disponible en intégralité sur Amazon Prime Video.
HOMELAND - SAISON 8
développée par Howard GORDON & Alex GANSA, d'après Prisoners of War de Gideon RAFF
Vous connaissez mon amour profond pour Homeland. Si ce n'est pas le cas, vous voilà maintenant au courant et je vous invite tout de même à découvrir les quelques articles que j'ai pu écrire dessus (ici, là ou bien encore là).
Tout ça pour dire que la série de Showtime, autrefois gros hit dont tout le monde parlait à la machine à café et qui, à l'heure de la peak TV, a laissé la place à d'autres mastodontes, a entamé son dernier round. Et pour tous les amateurs de thriller d'espionnage qui font grimper le palpitant, c'est bien entendu un coup qu'il faut digérer.
Dire qu'on en attend beaucoup serait un doux euphémisme. Dire qu'on a peur que ça ne se finisse pas sur le même degré de génie que les quatre dernières saisons serait également un euphémisme qu'on ne se risquera pas à exprimer tant on ne veut pas que la série diffusée sur Showtime rejoigne la liste de celles qui ont foiré leur final. Des exemples ? Prison Break, Banshee ou bien sûr Game of Thrones. Ne niez pas, la fin est minable.
Et finalement, qu'en est-il ?
Arrivé à la mi-saison, il faut reconnaître que les scénaristes maîtrisent leur sujet : Homeland semble bien partie pour réussir sa sortie. Encore une fois, quelques esprits chagrins chouineront sur les premiers épisodes qui mettent en place l'intrigue et qui pourraient manquer d'enjeux clairs ou de pistes bien définies : ce serait oublier un peu vite que la série développée par Howard Gordon et Alex Gansa (tous les deux déjà présents sur 24) a toujours été une machinerie à combustion lente et que tout vient toujours en temps et en heure. Les gros moments de tension procurés par les épisodes 4 et 5 ne viendront sûrement pas me contredire.
Donc, ayons confiance ! On pensait la série foutue après sa saison 3 ratée... et finalement, elle nous a donné ses meilleurs intrigues dans les années qui ont suivi. Mais si c'est raté, promis, je viendrai en reparler en toute honnêteté.
L'ultime saison de Homeland est diffusée en US+24 sur Canal+.
Crédits photos : Amazon Prime Video, Showtime.