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HIGHLANDER : LE GARDIEN DE L'IMMORTALITÉ - la critique

HIGHLANDER : LE GARDIEN DE L'IMMORTALITÉ - la critique

Highlander : The Source, écrit par Mark Bradley et Steven Kelvin Watkins d'après une histoire de Mark Bradley et des personnages créés par Gregory Widen. Réalisé par Brett Leonard. Avec Adrian Paul, Peter Wingfield, Jim Byrnes, Thekla Reuten, Cristian Solimeno. USA - 99 mn. Sorti le 03 septembre 2018 en VOD.

Dans un futur proche en Europe de l'Est. Toujours au plus près des guerres, l'immortel Duncan McLeod assiste à la révolution d'un peuple, essayant d'y retrouver Anna, un amour disparu. Son ami Methos, le plus vieux des immortels, découvre alors que les astres vont s'aligner dans le ciel comme le prédit une légende immortelle: la Source va donc ouvrir ses portes et seul le dernier des immortels pourra y pénétrer. Duncan, Méthos,Joe Dawson et une poignée d'immortels commencent alors un long voyage qui les mènera au Gardien, dernier rempart avant le prix....

- Hello darkness, my old friend...

- Hello darkness, my old friend...

À Noël, j’aime bien me balader au rayon des coffrets Blu-ray / DVD dans les magasins. 

Entre les "100% action", "Le meilleur de la SF" ou "Les 5 comédies romantiques pour fondre de plaisir", on trouve toujours de belles idées cadeaux. Même si parfois, il faut bien le reconnaître, certains choix ont tendance à laisser perplexe : à qui offrir Independence 1 & 2 sinon à son pire ennemi ? Ou bien encore les coffrets qui mélangent chefs-d’oeuvre et fonds de tiroir : genre "Le meilleur du polar" où on te colle un film de Michael Mann (yeah), un film de David Ayer (aïe) et un Steven Seagal (euh ?) pour la modique somme de 19,99 €. 

Ce qu’on trouve aussi lors de ces balades, ce sont les intégrales d’une saga : la trilogie du Seigneur des Anneaux, les Matrix (va falloir faire un trou dans le carton pour y caser le 4ème volet dans deux ans), les Inspecteur Harry, les Gendarmes… 

Mais je ne crois avoir jamais vu une Intégrale Highlander. Pourquoi ? Problèmes de droits entre différents éditeurs ? Manque d’intérêt de la part d’un public qui s’interroge sur comment Christophe Lambert a pu être une star ? Ou alors parce que les films, passés l’excellent premier opus de Russell Mulcahy, ne font que chuter en qualité jusqu’à creuser les tréfonds du nanar ? 

Je ne sais pas.

Le saura-t-on un jour ?

- Chiale pas... chiale pas...

- Chiale pas... chiale pas...

À la question, « c’est quoi ton classement de la saga Highlander ? », je répondrai sans hésitation « 1, 2, 3 et 4». Ou alors, le 3 avant le 2 si on est un mardi mais à part ça, je resterai droit dans mes bottes !

Mais maintenant que le 5 (alias Highlander : Le Gardien de l’Immortalité ou Highlander : The Source pour les bilingues) est venu flatter mes douces rétines , qu’en est-il ?

Et bien c’est pareil ma p’tite Mireille : le dernier volet en… dernier. Et il l’a pas volée sa place, oh que non ! 

Y-a-t-il des mots pour définir l’expérience que représente la vision d’Highlander 5 ?

Oui, plein : la gêne, l’incompréhension, la gêne de nouveau, le rire, la cécité implorée… et encore la gêne. 

- Laisse-moi passer, j'ai un truc à dire aux scénaristes !!

- Laisse-moi passer, j'ai un truc à dire aux scénaristes !!

Dès les premières minutes, un peu comme lorsqu’on se promène dans une rue et qu’on sent l’odeur délicate du café venir nous chatouiller les narines, il se dégage de The Source un fumet de nanar que rien ne viendra contredire. Adrian Paul, Duncan McLeod de la série télé et déçu du précédent opus (Endgame), avait beau nous avoir fait miroiter un film respectueux de la saga, la mauvaise blague se fait sentir en quelques plans à peine.

 Après la mise en place d’un monde post-apocalyptique qui ressemble juste à une zone industrielle taguée avec deux-trois caddies en feu pour faire "fin du monde", les scénaristes nous sortent une scène aux dialogues imbitables et où tous les termes scientifiques semblent avoir été pris au pif pour faire une phrase. 

Mise en situation : 

Methos, un Immortel physicien, discute avec un autre gus, un astronome lui aussi Immortel : ce dernier n’en revient pas car, je cite : « Les planètes de notre système solaire ont bougé et sont sorties de leur orbite pour former une sorte d’alignement. C’est complètement inhabituel. »

Methos se demande si ça ne pourrait pas être dû à un rayonnement gravitationnel. 

Ps : c’est ce que j’ai pensé aussi… 

Mais non. 

L’astronome répond alors que : « Ça défie les lois de la mécanique céleste ». 

Ok, c’est du sérieux.

Encore un peu de blablabla… et l’astronome nous sort que dans quelques jours, « La Terre sera bombardée de rayons cosmiques ».

Là, Methos, parce qu’il est loin d’être une burne quand même, tilte : « L’avènement de la Source ? »

Oui, ça doit être ça vu que c’est le titre du film. Bingo.

Même pas 10 minutes de film et mon cerveau a lui aussi été victime de radiations cosmiques : celles du nanar en puissance. 

Impossible de résister.

- Comment ça, j'ai une "tête de cul" ?

- Comment ça, j'ai une "tête de cul" ?

La suite ? Du même tonneau, voire pire.

On y trouve pêle-mêle des combats à l’épée aussi vifs qu’une séance de gym en Ehpad, un méchant avec un look qui tient plus du bizutage en soirée échangiste que du vrai costume de cinéma, une mise en scène totalement à l’ouest et même pas rattrapée par un monteur sous coke qui a coché tous les filtres et les effets moches sur son logiciel Amstrad et des acteurs.trices qui n’y croient pas. Du tout. 

En même temps, comment leur en vouloir ? On te vend un script béton qui va revenir aux sources du mythe Highlander et tu te retrouves dans une telenovela polonaise où on te demande d’avoir peur quand le méchant te poursuit en tyrolienne dans une forêt et où les effets spéciaux semblent sortir d’une vieille disquette retrouvée derrière un meuble de la MJC locale.

On peut légitimement imaginer que le conseiller Pôle Emploi qui leur a décroché le job a fini au fond d’un étang avec des bottines en ciment...

Le final et ses effets spéciaux à faire pâlir James Cameron...

Le final et ses effets spéciaux à faire pâlir James Cameron...

Si vous n'avez pas perdu 3/10ème à chaque oeil et une partie de votre audition (la reprise de Princes of the Universe de Queen est à se crever les tympans avec un Bic) dans cette quête mystique aussi palpitante qu'un épisode de La Carte aux trésors, la séquence finale vous rappellera à chaque instant pourquoi "la drogue, c'est mal".

Effets stroboscopiques en pagaille, réalisateur sous speed, des PC sous Windows 95 qui galèrent pour balancer un cd-rom des Éditions Atlas censé remplacer le fond vert... rien ne  nous est épargné, pas même au niveau d'un scénario qui défonce allègrement la mythologie Highlander.

Parce qu'en fait, la morale de The Source, c'est... qu'il ne fallait pas se battre. Et ouais, pendant 4 films et six saisons d'une série télé qui vaut 10 fois mieux que cette purge, on leur a dit aux Immortels : "Il ne peut en rester qu'un". Comme des cons, ils ont cru qu'il fallait couper la tête des autres pour être l'élu : non, ça veut juste dire qu'il n'y en a qu'un qui peut trouver "la Source". Celui avec un coeur pur.

Bim. 

Vous pouvez éteindre votre télé et fabriquer une poupée vaudou à l'effigie de Brett Leonard. Pas de pitié.

- Mais... qu'est-ce qu'ils ont fait de notre saga, Ramirez ?

- Mais... qu'est-ce qu'ils ont fait de notre saga, Ramirez ?

Crédits photos et résumé : Lionsgate Films, Highlander Productions, AlloCiné.

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