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IRON MAN 3 - la critique

 

Iron Man 3, écrit par Drew Pearce & Shane Black. Réalisé par Shane Black . Avec Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Rebecca Hall, Ben Kingsley, Guy Pearce, Don Cheadle. USA - 2013. 130mn. Sortie le 24 avril 2013. 

 

Avec la sortie d'Iron Man 3 la semaine dernière, il y a un moment où la question s'est posée… Qu'est-ce que j'attendais le plus? Le troisième volet d'une saga fort sympathique et censé enclencher la phase 2 de l'univers Marvel sur grand écran? Ou bien le nouveau film de Shane Black, scénariste génial des 80s/90s, réalisateur de l'excellent Kiss Kiss, Bang Bang et aux commandes de ce blockbuster hyper-attendu?..

Pourquoi se demander ça, me direz-vous… Déjà parce que je me pose beaucoup de questions et ensuite parce que ça permet de filouter un peu et de pondre un texte d'introduction de quelques lignes. Oui, j'ai bien dit "introduction". Ce qui ne veut pas dire que vous aller vous taper un dossier de 45 pages, rassurez-vous. Non, ça veut juste dire que je ne me limiterai aux 140 caractères de Twitter. Vous êtes prévenus!

 

Tony Stark, l’industriel flamboyant qui est aussi Iron Man, est confronté cette fois à un ennemi qui va attaquer sur tous les fronts. Lorsque son univers personnel est détruit, Stark se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Plus que jamais, son courage va être mis à l’épreuve, à chaque instant. Dos au mur, il ne peut plus compter que sur ses inventions, son ingéniosité, et son instinct pour protéger ses proches. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme ?

 

J'aime Shane Black, et ce pour plusieurs raisons. J'aime son style cool et violent à la fois et ses scripts béton. J'aime sa faculté à créer des personnages déglingués et toujours sur la brèche, à qui il fait subir les pires épreuves pour mieux les faire se relever. J'aime son humour noir et ses punchlines cultes. Bref, comme tout gamin élevé aux VHS de L'Arme Fatale et du Dernier Samaritain, j'aime Shane Black. Comme tout cinéphile, sa descente aux enfers et son rejet par le tout-Hollywood suite aux échecs de Last Action Hero en 1993 et d'Au revoir, à jamais en 1996 m'a attristé et, comme tout cinéphile, son retour en 2005 avec Kiss Kiss, Bang Bang m'a rempli de joie! Le style nerveux, les répliques qui tuent et les scènes d'action qui dépotent étaient toujours là,  attendant juste qu'on veuille bien redonner sa chance à celui qui avait révolutionné le blockbuster dans les années 80 avec le premier volet de l'Arme Fatale.
Pourtant, malgré le succès critique de ce petit film que personne n'attendait vraiment, il a fallu attendre encore huit ans pour que le wonder-boy (4 millions de dollars pour le scénario d'Au revoir, à jamais… ça laisse rêveur!) ne revienne sous les feux de la rampe. Et pas n'importe quels feux. Ceux de la Marvel. Ceux de Disney. Bref, pour les admirateurs de l'esprit frondeur et borderline de Shane Black, il y avait un peu de quoi s'inquiéter… A tort? A raison?.. La réponse, page 28. 

 

Pourquoi s'inquiéter?.. Je devrai plutôt être ravi de voir l'un de mes scénaristes préférés faire son retour par la grande porte et ainsi montrer à tous les lâches qui l'avaient abandonné (ce sont gnéralement les mêmes que ceux qui vous portent aux nues...) que le Patron, c'est lui. Oui, mais voilà... Marvel + Disney?.. Ca sonne pas très Shane Black!

Malgré toute mon affection pour la plupart de ses adaptations (Iron Man et Captain America en tête), le studio Marvel n'est pas spécialement réputé pour ses prises de risque et la peur de voir le créateur du personnage suicidaire de Martin Riggs (L'Arme Fatale) courber l'échine face aux diktats de producteurs soucieux de ne pas choquer les spectateurs était plutôt légitime... Vous pouvez être rassurés! Sans être non plus un festival de noirceur et de cynisme jouissif, Iron Man 3 contient quand même pas mal de traces de l'ADN de Shane Black... Et des belles! Face aux réalisations certes efficaces mais plutôt impersonnelles de films comme L'Incroyable Hulk ou bien Iron Man 2, ça fait plaisir! La phase 2 (voir news) se devait d'être lancée avec Tony Stark (comme l'avait été la phase 1 en 2008) et ce changement de politique dans la fabrication des blockbusters estampillés Marvel, peut laisser augurer d'une phase plus à même de laisser parler ses auteurs. 

 

Vous voyez l'image juste au-dessus? Vous pensez à quoi en la regardant?.. Un indice, j'ai cité le nom du film plusieurs fois précédemment : Mel Gibson y est Martin Riggs et Danny Glover, Roger Murtaugh, "trop vieux pour ces conneries"... C'est bon, vous voyez?

Le point fort d'Iron Man 3 selon moi, mais qui risque sûrement de décevoir ceux qui attendaient LE comic-book movie ultime, c'est l'appropriation de l'univers de l'Homme d'Acier par Shane Black et sa facilité à y apposer tout ce qui définit son style : l'action est située à la période de Noël (L'Arme Fatale, Au revoir, à jamais), le héros va mal et subit un long et douloureux chemin de croix (tous les films du monsieur), il y a un gamin qui va aider le héros à se relever (Le Dernier Samaritain, Last Action Hero), les répliques cinglantes fusent, le final se passe sur un quai, de nuit (L'Arme Fatale 2)... Bref, avec Iron Man 3, Shane Black opère un retour vers les films d'action des années 80/90... et ça fait du bien, vraiment! J'avais le sourire jusqu'aux oreilles lorsque j'ai vu nos deux compères débarquer sur le lieu qui sert de climax (le quai donc, si vous suivez...), un flingue à la main et prêts à dessouder les bad guys! A l'ancienne, quoi! Alors oui, ça fait pas très "super-héros" mais c'est fun, plutôt inattendu et ça permet à la Marvel de désamorcer l'impression un poil désagréable qui se faisait sentir devant les précédents films qui appliquaient tous la même recette bien calibrée et destinée à cartonner... En gros, les pontes du studio ont laissé la photocopieuse se reposer! De plus, cette approche originale colle parfaitement à l'idée développée par le film qui est de mettre à mal Tony Stark et de le questionner quant à son rapport avec son armure et son statut de héros et de le confronter à ses choix... Est-ce l'homme qui fait le costume ou l'inverse?.. Quand notre héros se lance dans une mission de sauvetage en t-shirt et seulement muni d'un flingue, la réponse est claire.

 

Malgré cet enthousiasme (oui, j'ai bien pris mon pied à de nombreuses reprises!), il y a quelques points qui fâchent un peu et qui se doivent d'être soulevés : fan du numéro de Robert Downey Jr., absolument excellent dans son rôle de génie narcissique et arrogant, je partais confiant suite aux premiers extraits qui nous annoncaient un opus plus sombre et plus tourné sur l'introspection et les tourments de son personnage-titre... J'avoue que je me suis justement senti un peu floué sur ce dernier aspect... Shane Black a beau nous dire au cours de plusieurs séquences que Tony Stark a dû mal à se remettre de l'attaque dévastatrice subie par New York dans le Avengers de Joss Whedon, le résultat à l'écran est assez loin de briller... Je comprends ceux qui reprochent le traitement trop sombre et psychanalytique (perso, j'adore!) appliqué par Christopher Nolan aux super-héros dans sa trilogie de The Dark Knight : celle-ci avait peut-être tendance à mettre de côté de manière trop flagrante le côté héroïque justement attendu par certains fans, suscitant ainsi une frustration que les films estampillés Marvel parvenaient à combler à grands coups de combats homériques et destructeurs. Pourtant, je trouve que cette approche plus intimiste était bénéfique au genre et permettait aux personnages de gagner une humanité bienvenue et ainsi offrir une plus nette identification avec un spectateur plus impliqué. Ici, la volonté de plonger dans l'âme torturée d'un Tony Stark en proie à des crises de panique ne va jamais au-delà de son postulat de départ : jamais on ne sent le personnage vraiment vulnérable tant tout est rapidement désamorcé par une nonchalance, un gag ou une vanne bien sentie... Certes, le tout est plutôt très drôle (encore une fois, Downey Jr. est parfait pour les répliques écrites par Black) mais niveau introspection, mise en danger et plongée dans la psyché d'un héros, on repassera!..

 

Finalement plus "aventure de Tony Stark" (la partie dans la petite ville du Tennessee avec le gamin sent bon les 90s) qu'"aventure d'Iron Man", ce qui en soit constitue une agréable surprise dans une période où les blockbusters sont formatés et lissées à l'extrême, le nouvel opus de l'Homme d'Acier s'en tire très largement avec les honneurs et remplit efficacement son rôle de divertissement du samedi soir! Certes handicapé par un troisième acte un poil plus faible (suite à un twist que les puristes de Tony Stark n'arrivent pas à digérer... - personnellement, n'étant pas un lecteur du comics, le retournement de situation m'a plus gêné pour, comme je le disais précédemment, sa négation de toute menace tangible...), le deuxième film de Shane Black remporte l'adhésion par son côté fun, ses répliques excellentes, ses séquences d'action qui dépotent (l'attaque de la villa est énorme... tiens, comme dans L'Arme Fatale 2!) et pour son rappel nostalgique des meilleures heures des actionners des années 80 et 90. Black is back!

Crédits photos et résumé : Marvel Studios, AlloCiné.

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